C’est un détail, dira-t-on, mais une affirmation mercredi du juge Marc Nadon, alors qu’il évoquait sa jeunesse, a suscité beaucoup d’intérêt et déclenché une véritable enquête.
Voici ce qu’il a affirmé : « Pendant ma jeunesse, mon ambition était de devenir un joueur de hockey. [...] J’ai même été repêché par les Red Wings de Détroit quand j’avais 14 ans. »
À 14 ans? Par les Red Wings? Il n’a fallu ni un ni deux pour que de sérieux amateurs de statistiques de hockey cherchent à confirmer ce glorieux fait d’armes. Mais nulle trace d’un Marc Nadon recruté par les Red Wings en 1963 ou en 1964.
Alors, le juge a-t-il menti? Exagéré?
Ce matin, mon collègue Denis Ferland, qui dans sa jeunesse a connu des hockeyeurs talentueux de la génération du juge Nadon, racontait qu’au début des années 60 le « recrutement » se faisait de façon bien informelle, que les joueurs remarqués étaient intégrés dans le club de hockey qui les approchait. Ils pouvaient jouer pour un ou l’autre des club-écoles de l’équipe en question en attendant de voir s’ils étaient invités par le grand club.
Eh bien! en entrevue au site Huffington Post, le juge Nadon abonde dans le même sens. Il explique que ce qu’il voulait dire c’est qu’il a été intégré à l’organisation des Red Wings à l’âge de 14 ans, que bien sûr il ne voulait pas laisser entendre qu’il avait joué pour la grande équipe de Détroit à un si jeune âge.
Marc Nadon, le nouveau juge au plus haut tribunal du pays, que les Canadiens voyaient et entendaient pour la première fois mercredi, s’est mal exprimé et il a créé bien malgré lui une minicontroverse de corridor à Ottawa, un dur rappel que tous les mots comptent et qu’il faut bien les choisir. Mais Monsieur le juge avait aussi dit aux députés du comité qu’il n’osait pas répondre à ceux qui lui demandaient s’il était le candidat parfait, qu’il laisse à d’autres le soin de le faire.